La Taïga ou de son autre nom Forêt Boréale

Pourquoi Taïga ?  

C’est simple !  

Il s’agit là d’un des plus grands biomes sur Terre couvrant environ 11% de la masse terrestres. C’est à la fois immense et grandiose ! Cette forêt s’étend sur tout le territoire central du Canada, couvre la majorité de la Scandinavie et s’étire jusqu’en Sibérie pour finaliser son parcours vers le nord-ouest de la Chine et du Japon. Elle fait partie d’un des poumons de la planète et est, jusqu’à ce jour, la plus grande pharmacie terrestre.  

Fascinant non ?

En effet, le nom Taïga vient du mot russe – lui-même emprunté à l’Altaï (langue turque) Tayya – et s’écrit en alphabet cyirillique  »  ». тайга Cela signifie  »Montagne » ou encore  »Montagne Forestière ». Aussi appelé Forêt Boréale, venant du latin Borealis personnifiant le grand vent du Nord, cette énorme étendue sauvage a su me fasciner de sa persévérance et sa résistance depuis mon plus jeune âge ! Je me souviens encore de ce cours, au primaire, où on m’avait enseigné les différents types de forêts au Canada. Ben devinez quoi ! C’est la Taïga qui avait retenue mon attention. 🙂 

Historiquement, la Taïga s’est mise en place après le dernier retrait glaciaire, il y a de cela environ 11 000 ans. Cette installation s’est faite sous plusieurs milliers d’années et en plusieurs étapes. Grosso modo, se sont les déserts froids qui ont été colonisés par la toundra avec de petites plantes herbacées, pour ensuite devenir des feuillus et des conifères.  

Aujourd’hui, elle est principalement composée de conifères (pins, mélèzes, sapins, épicéas) accompagnés de feuillus (bouleaux, aulnes, trembles) et entrecoupée de tourbière. Malgré son climat aride et sa température froide, sa végétation a la particularité d’être la plus vaste continuité boisée au monde ! Assidus, les arbres de cette forêt se sont adaptés aux hivers longs, aux chutes de neige et aux longues journées chaudes d’été. En effet, les conifères se sont si bien adaptés qu’ils ont optés pour une forme cônique spécialement adaptée pour les chutes de neige et leurs aiguilles les protègent du vent violent en hiver en conservant une enveloppe cireuse sur chaque épine. Ils ont également su développer un taux plus élevé de photosynthèse pour leur permettre d’avoir de l’énergie supplémentaire lors des journées sombres. En se déplaçant un peu plus vers le Sud, là où les températures deviennent modérées, on y retrouve des feuillus, tel les peupliers, les érables, les ormes, les chênes,le noyer et une variété luxuriante d’autres jolis arbres.

 »Il s’agit de célébrer la 

beauté et les vertus des 

plantes, mais aussi de 

souligner leur précarité. » 

Anny Schneider

Il y a également beaucoup d’arbrisseaux producteurs de baies, des champignons, des lichens, des fleurs, des noix, des bourgeons et des mousses de toutes sortes sous la canopée boréale. C’est, en effet, sur ce territoire forestier que nous nous recueillons, comme les herboristes, comme nos frères et soeurs des Premières Nations, comme tous les passionné.e.s de ces milieux, pour découvrir, butiner et assembler le nécessaire pour la confection de nos produits. C’est en se blotissant dans le coeur de cette Taïga que nous admirons le miraculeux de la vie et que nous cueillons, parcimonieusement bien sûr, certaines parties vertueuses de plantes. À chaque pas posé sur son sol, la forêt nous permet de nous recentrer ; en présence, conscience et silence.

Notre forêt est un vaste atelier de médecines, de goûts et de parfums et, par cet article, j’ai à coeur d’attirer votre attention sur la précarité de ses lieux. La pureté et les merveilles que nous procure cette forêt nous exprime à quel point il est important de la préserver, elle, la Taïga, ainsi que les rares marais et les derniers peuplements forestiers qui l’entourent; car chaque bouffée d’air et gorgée d’eau potable en sol Canadien est un emprunt à cet énorme écosystème.